vendredi 13 novembre 2015
On peut éviter le goudron en passant par la piste qui démarre de Mbalizi, c'est un bel itinéraire qui nous fait traverser la montagne, suivre une crête, puis redescendre vers la frontière.
Je suis en tête car mon gps semble le plus en forme ce matin. Sans trop d'explications, à mi chemin de Kiwira, deux de nos véhicules choisissent une autre piste. Cette décision nous vaudra d'attendre, avec Georges et Maider, deux heures, le temps que les "frondeurs" reviennent sur notre trace.
La sortie de Tanzanie s'annonce.
Entourés de plantations de bananes et de thé, nous roulons à 1200 mètres d'altitude, il fait 33° dans ma voiture.
Mes derniers Shilling me permettent de compléter en gasoil mon chameau (52 litres). Durant l'opération, nous sommes assiégés par des revendeurs de Kwatcha - monnaie du Malawi. Un refus "poli mais ferme" suffit, leur taux de change dans la rue est indécent. Pour cet aspect, la Tanzanie est certes plus facile à voyager.
La frontière du Malawi à Kasumulu, est un petit calvaire de chaleur, de flou administratif, et de lenteur. Les tarifs de Visas passent de zéro, il y a trois ans, à 75 $...puis après "râlé poussé" à 50 $ Us…
Après trois heures où notre patience s'émousse inexorablement, on ré-embarque… On subit un ultime blocage du préposé à la barrière frontalière, ce qui manque de "faire péter un câble" à l'organisation.
Tout comme au Zimbabwe, le petit jeu du piège policier, qui sévit juste après l'entrée dans le pays, l'abat sur la caravane : papier d'assurance, permis international.
Je suis en règle : pas d'angoisse. Mais le permis de l'un d'entre nous, un peu dépassé en date, n'échappe pas au fonctionnaire : pas de discussion possible ici, 30$,
"Ils" ont un petit pouvoir, "ils" en joue largement, alors se transforme un P.V "mérité en bakchich.... grrr donc pour lutter contre la corruption, pensons de demander un reçu sinon c'est "in the pocket"…
Moralité pour éviter le bâton pour se faire battre : bien tout vérifier, même les "détails", avant partir en voyage…
Malawi : Je cherche ce qui change dans ce nouveau pays : ce n'est pas flagrant. C'est un peu l'instant "jeu des sept erreurs" du quotidien…
Ah, trouvé ! Je réalise que les femmes ont des habits plus européens, le boubou est moins fréquent, remplacé avantageusement par la jupe et chemisier.
Même si la campagne reste classiquement "africaine", les villes paraissent un chouia plus modernes, tel au Swaziland par exemple.
Les gens ne sont franchement pas crasseux, comparés au Mozambique qui détient la palme.
Au détour d'un virage, au sommet d'une bosse, le bleu intense du lac, le troisième plus grand du continent, se dévoile. La route le longe à distance - pas franchement favorable pour sa contemplation.
Dans un camping plus que vétuste, nous posons le bivouac du soir, j'en profite pour un plouf , l'eau est sans doute à 30°. Super.
J'apprend, le lendemain, qu'il y nage de nombreuses vipères heurtantes...mais seulement au alentour des filets des pécheurs, pas de stress
samedi 14 novembre 2015
La journée se passe en route, tout en suivant le Lac vers le Sud. Demain nous rejoignons la Zambie.
dimanche 15 novembre 2015
Départ 6h30 de la carte postale de Nkhotakata Pottery Camp site.
Les rives de cette mer intérieure, qui occupe la moitié du pays Malawi, ressemblent aux plages de l'océan indien c'est "trop" beau.
A nouveau au chapitre de mes réflexions...:
- Il n'y a plus de petites motos, les vélos immatriculés munies d'un confortable siège passager, font taxis : Il est vrai qu'il n'y a que très peu de voiture.
- Le gasoil est facturé 1,28€ le litre. C'est cher comparé au 0,68 de Zambie. J'ai encore 100 litres, donc je peux rejoindre Lusaka en Zambie sans "re-fueler".
Le passage de la frontière Malawi / Zambie, un dimanche juste avant midi, c'est presque du bonheur. Le coût semble important mais c'est surtout l'addition de tous ces passages douaniers qui commencent à peser. Un meilleur prévisionnel aurait été bienvenu.
Pour l'heure je règle 50 $ Us de visa, 20$ d'éco taxe, 20$ de taxe routière et 4$ pour la Région.
L'info arrivant sous la forme de la "méthode de la découverte", on a l'impression qu'on n'a jamais fini de payer : On sort de la caisse principale, un nouveau type t'attire vers un "bureau annexe" pour encore et encore remplir un papelard et sortir des dollars.
Un tableau récapitulatif au poste de frontière serait quand même plus pratique.
Premiers tours de roues en Zambie :
Je ne trouve de pas grands changements. Il y a toujours plus de cases que de maisons, de la poussière, des gens visiblement pas bien riche mais souriant, sans aucune agressivité ou insistance dans leur rare mendicité.
Les briques sont de qualité meilleure, les vélo sont encore plus nombreux, les camions et autos un peu plus récents. Et il y a la "Great East Road" neuve et facile à rouler.
Il fait très chaud, nous pique-niquons à Chipata, puis le soir, on sort de l'axe routier.
La campagne se dévoile. Nous trouvons une école et son stade pour y passer la nuit.
- Maider prodigue un soin infirmier au concierge dont la blessure à bien besoin d'être nettoyée,
- j'affole un groupe de femme qui se sauvent, puis reviennent, curieuses et me dirons qu'elle pensait avoir à faire à un kidnappeur de femme (pour l'esclavage)
- un énorme orage passe sans trop nous mouiller heureusement.
- Informé des attentats en France, contre le Bataclan et République- 127 morts, la discussion ne peut être autre qu'analyser la tristesse de la situation et le manque de solutions…
lundi 16 novembre 2015
Route pour Lusaka et son "Best Western Hotel", bienvenu pour une pause plus confortable, avant de descendre vers la Namibie.
Me connectant à Internet, j'apprends le décès de Mickaël, aux commandes de son autogire. Cet excellent camarade de vol est le 6° pilote de mon entourage à perdre la vie en vol...sans compter Dylan 18 ans, notre jeune mécano de Cambaie, parti d'un cancer, il y a quinze jour....C'est très dur.
mardi 17 novembre 2015
Après avoir goûté au calme quelques heures de plus par rapport à l'habitude, reposé donc, je reprends la route avec mes compagnons, vers le Sud Ouest.
Le Kafue National Park est notre objectif de la journée.
On emprunte la route M9 jusqu'à Mumbwa où nous optons pour la piste qui nous fera voir la Zambie profonde. Assez roulante au début, le terrain se dégrade au fur et à mesure des kilomètres. Cela reste très accessible à nos 4x4. En saison des pluies, je ne dirais pas la même chose !
Dans les villages africains, les mains agitées sur notre passage ne manquent pas.
J'en profite pour donner le petit stock de tee shirt que je trimbale depuis Durban; j'ai l'impression d'offrir un billet gagnant du loto. Ça fait plaisir.
Assez généralement, depuis la Tanzanie, notre incursion, provocant forcément bruit et poussière, ne semble pas agresser la population. Au contraire, nous passons pour la curiosité regarder, offrons un plaisir des yeux pour ces enfants. Ils explosent de joie rien que du fait de réponde à leurs "coucou", par moment je me sens comme la reine mère.
Vers 17h30 comme souvent, George fouine pour trouver l'arrêt le plus approprié, ce soir, se sera le Campsite en bord du lac de barrage Tezhi Dam. S 15°46.916 E 026°00.374
Mercredi 18 novembre 2015
Traversée du parc : C'est le désert animalier. Où sont les bestiaux ? Mes parcours en Afrique Australe n'ont jamais été aussi pauvres en animaux...Je me console par une conduite "petite vitesse" entre arbres, herbes hautes et pistes cabossées. Pour sûr, nous sommes seuls des kilomètres à la ronde.
C'est l'opportunité pour mon chameau de me créer un souci auditif : un couinement malsain me parvient de ses entrailles…Aie ! la boite aurait-elle un roulement en train de rende l'âme ? Ca ne va pas casser- enfin j'espère - mais il faudra approfondir le diagnostic avant le prochain raid….
La seconde moitié du parcours est riche d'authenticité, sortis du parc fantôme, nous retrouvons la vie des villages Zambiens…et un orage. Je fais moins de photos, car en ai déjà mon lot, mais le plaisir des yeux est là.
Au bivouac, un coup de théâtre mets en émoi l'assemblée ! Maider a oublié son sac à main…à Kafue Gate soit à 230 km de piste d'ici, donc 6h00 aller, idem pour revenir !!
Après une autopsie infructueuse de leur HJZ 78, ils – Georges et Maider - décident de prendre immédiatement la route de nuit. C'est un peu inquiet pour leur fatigue et leur sécurité que dans la nuit, je les vois partir.
Vivement demain pour les news…
Jeudi 19 novembre 2015
Sms : Le sac est retrouvé mais au prix d'une jante, d'une pièce de direction, tordues et ...d'une nuit blanche.
On est rassuré, nous allons les attendre à l'étape suivante prévue, le "Masambala Island Lodge" en Namibie.
Entre temps,
- La douane passée à Katima Mulilo est envahie de "migrants" malodorants et cinq visages pâles, passablement énervés du manque d'information, de la longueur de la file, du guichet unique et par les resquilleurs…
- la route goudronnée pour entamer de la bande de Caprivi signe le retour en Namibie.
- Je fais une fixation sur la boite qui couine, ça me stresse (inutilement; y'a'rien à faire pour l'heure).
Finalement, allez, je souffle un coup; Tout se passe bien pour ce come back in Namibia.